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La Critique Fascine
10 septembre 2012

R.I.F Recherche dans l'Interêt des Familles - Franck Mancuso - 2010

R

Le film commence nerveusement. Une intervention tendue d'un policier surexcité incarné par Yvan Attal. Puis un départ en vacances sur une route perdue, une panne, un conducteur de pick-up inquiétant copie conforme du redneck(joué par le toujours inquiétant Carlo Brandt) et une station-service aux allures de motel dans une Lozère aux accents d'Oklahoma. Du canada-dry de thriller américain. Une éniéme tentative d'un ex-flic dans le polar qui tente d'imiter le lourd Marchal ? Pas si sûr.

Car bien que ça résonne comme une envie de plaire et de ressembler à ce qui marche, la présentation est terriblement efficace et on est dedans très rapidement. Les constants mouvements de caméras sont là pour nous tenir en haleine jusqu'à cette apogée de la nervosité avec le visionnage des caméras de surveillance. Le hic, car oui ce n'est pas parfait, loin s'en faut, réside justement dans cette ambiance. Mancuso installe un "truc" malheureusement il ne démarre pas même il s'épuise et s'y enferme. Au bout d'une demi-heure, le film aurait besoin d'un second souffle qu'il ne trouve jamais. Mancuso, à mi-film, nous montre une tendresse qu'on ne soupconnait pas (mais aussi dont on se fichait), le fils qui embrasse son père puis qui caresse un chat alors que les deux gendarmes plaisantent entre eux. La tension est tombée, elle ne se relèvera plus.

Les deux gros points noirs de ce film résident dans les dialogues lassants, pas assez réalistes mais surtout dans la musique signée Louis Bertignac qui est une véritable torture et qui ne colle en rien à l'ambiance qu'on a aimé au début. Le scénario, notamment sur sa fin, méritait semble-t-il quelques retouches mais reste rondement mené par une mise en scène qui malgré tout reste globalement un bon liant . Points positifs, et il y en a, les jeux d'acteurs. Et surtout Pascal Elbé campant un gendarme de campagne plus habitué aux excès de vitesse qu'à leur homologue de la violence qui livre là sans l'ombre d'un doute l'une de ses performances les plus abouties mais aussi Attal impécable dans le rôle du traqueur traqué, haut en adrénaline et en noirceur. La photo y est pour quelque chose, elle ne souffre d'aucun reproche et appuit avec force chaque plan de son opacité grisâtre. Et puis reste le réalisateur, qui après une véritable daube sans nom nous présente une oeuvre non pas complète mais qui promet peut-être quelques bons moments en sa compagnie pour les prochains projets.

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