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La Critique Fascine
14 septembre 2012

Insidious - James Wan - 2010

Insidious

La souvent pertinente Wild Bunch distribue, la talentueuse Rose Byrne interprète et le Festival de Catalogne présente, autant d'ingrédients qui nous promettait une bonne séance frisson. C'est raté et pas qu'un peu. La seule chose que le film réussit réside justement dans ce ratage, un échec parfait. Et en y regardant de plus près, le réalisateur des Saw dirige, le scénariste des mêmes saletés écrit, le producteur de Paranormal Activity paye et surtout un avertissement devait nous faire comprendre ce qu'on aurait sous les yeux : "par les créateurs de Saw et Paranormal Activity".

Un couple achète une nouvelle maison. Leur enfant tombe dans le coma et des apparitions se montrent à la mère. Ils retournent dans leur ancienne maison mais les phénomènes empirent. Finalement, leur fils est un voyageur astral et il s'est égaré dans le Lointain (sorte d'Enfer). Par chance, son père aussi est un voyageur astral qui s'ignore et va le rechercher sain et sauf à moins que...

Voilà en quoi consiste ce scénario mille et une fois déjà entendu, jamais convaincant il ne l'est toujours pas la mille et deuxième fois. Au-delà de cette absence d'imagination, on découvre de véritables bêtises. Le médium appelé par la famille chasse les fantômes en masque à gaz dans une scène flash à fortement déconseiller aux épileptiques. Les deux Ghostbusters de ce médium sont des caricatures ratées de Frost et Pegg. Le Lointain se trouve être un château, avec des bougies, une lumière rouge et des chaînes partout, cet endroit terrifiant est donc.. un donjon S.M ! Dans lequel vit un monstre, peut-être le diable, tout droit sorti du clip de La Salsa du Démon. Les scénaristes n'ont bien sûr pas oublier de mettre une vieille dame en voile noir qui (attention spoilers) s'avère à la toute fin avoir pris possession de l'âme du père.

Les effets pour susciter la peur sont plus qu'usés (caméra à droite, à gauche, devant, et pam le monstre est à gauche, musique tendue, derrière la porte... une souris on se détend et bouh c'est là que le monstre arrive !) ils sont carrément rouillés. On connaît le film avant de l'avoir vu, la musique, le scénario, les plans(notons des références amusantes à Kubrick), les jeux d'acteurs et le final, tout est prévisible. Sauf, il faut le reconnaître, le grotesque qui tourne autour du médium et du voyage astral. Le genre Horreur se porte mal, tout le monde le sait, ce n'est pas une raison pour remuer le couteau.. Quoique pour le réalisateur de l'indigent Saw, ça semble finalement cohérent.

Le récent regain de passion envers la série B et le film de genre que Tarantino et Rodriguez ont lancé est coupable. N’importe quel réalisateur en mal d'imagination se jette dans la brèche ouverte, pour le meilleur, parfois, et pour le pire, surtout. On rigole, et franchement, devant le ridicule de certaines scènes. On sourit devant la ravissante Rose Byrne en larmes. On s'amuse à retrouver de multiples références, le seul intérêt du film. Et finalement on s'interroge sur le talent présumé de James Wan qui ressemble de plus en plus à une imposture.

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