The We and the I - Michel Gondry - 2012
Michel Gondry tente une nouvelle expérience : un huis-clos dans un bus avec des adolescents. Malheureusement, il n'innove pas et tout est du déjà-vu.
Le film suit le trajet d'un bus plein d'adolescents sortant de leur dernier jour de cours, le chahut, les taquineries, voire même la violence laissent peu à peu place, au fur et à mesure que le bus se vide, à des échanges plus personnels.
Cependant, le film n'apporte rien de nouveau, des adolescents caricaturaux, violents et imbéciles. La première partie assourdit, le bazar de ces ados est insupportable et inintéressant. Il en reste une vision très détestable de la jeunesse. Des gamins abrutis par les nouvelles technologies, véritables bourreaux en société se retrouvent être des handicapés sociaux en face à face. Certes, un stéréotype peut s'approcher de ce que nous décrit Gondry mais ne serait-il pas plus utile et épanouissant de s'en affranchir ? La jeunesse ne ressemble en rien, et heureusement, à ce que Gondry décrit. Il n'y a aucune vraisemblance. Juste des clichés maintes fois vus au cinéma (et surtout dans les séries familiales M6, souvent aussi afro-américaines !).
Les dialogues sont d'un ennui impressionnant et il est possible de quitter la salle juste à cause de leur stupidité. Lors de la première partie, il n'est question que de vannes ou de choisir qui viendra à la soirée, de fait en analyser les conversations serait que pure perte de temps. Passons de suite à la dernière partie que Gondry veut profonde. Ils sont tout autant risibles et ennuyeux, l'un va expliquer que son père est mort, alors il deviens sympathique, cela ne suffit pas à en faire un personnage. Tout le monde a perdu quelqu'un dans sa famille, malheureusement on en devient pas tous meilleur, loin de là. Michael, personnage principal, cherche à tout prix à ne pas s'ennuyer une fois ses amis partis et va raconter débilités sur inepties. Teresa sera la victime dont le spectateur se doit d'être proche, mais l'empathie ne peut se faire tant il est impossible de croire à ce qu'elle nous raconte.
Le scénario sonne creux, surtout la fin aberrante. Un jeune homme, dont on a vu de manière oppressante une vidéo meurt poignardé. Du mélo-drame à l'eau de rose qui vient enfoncer un film déjà très mauvais. On a l'impression de voir une adolescente nous expliquant qu'à l'école elle souffre car les grands sont méchants avec elle, que la vie ça fait peur et que c'est trop dur d'être jeune.
Quant au cinéma à proprement parlé que l'on a sous les yeux, c'est faible, très faible. Il ne suffit pas de mettre de la musique nostalgique sur un coucher de soleil d'une rue déserte de New-York pour créer une ambiance. Il n'y a que brouhaha et bonnes idées gâchées. Les bricolages amateurs qu'aurait pu aimer le spectateur dans un autre Gondry ne sont que pur gadget. La mise en scène est prévisible et la métaphore du bus conduisant ces jeunes vers un avenir incertain manque de pertinence.
Gondry campe une position purement hautaine avec des effets qui ne sont que fanfaronnades. Hormis Soyez sympa, rembobinez, sa filmographie est pleine de films ratés basés pourtant sur des scénarios et une conception qui pouvaient intéresser un grand nombre de cinéphiles. A croire que le problème n'e réside pas dans le film mais dans le réalisateur...